mardi, mai 03, 2005

AMOUR MATE

La nuit ne tombe pas,
elle n'en finit pas
de sillonner quotidiennement
les rues
de longer les murs
des pavillons sécurisés
creusant un dédale infini
une zone reculée du sommeil
ou elle s'apprete a nous accueillir
a donner un surcroit de chair
a nos vies épuisées
a prendre la forme d'une voiture
garée dans cette rue
il n'y a qu'elle, blanche
qui occupe l'espace
au bord du mur
beaucoup de murs ici
de portails, de grillages,
de veilleuses,
comme le téléviseur en veille
la ville continue de nous regarder
depuis l'intérieur des propriétés
aux excroissances végétales
qui ombragent le sol
les pas ralentissent
surprenant
l'intime surveillance
des fonctions vitales
des présences retirées
des images fantomes
de loin
le ciel répercute les scintillements
urbains
crépuscule embrasé
ombres découpées
d'arbres du désert
de limbes et d'abris incolores